ABBAYE
SAINT-PIERRE-ÈS-LIENS
TOURTOIRAC

L'histoire de l’abbaye de Tourtoirac est assez difficile à reconstituer tant cette abbaye a été trop tôt et trop souvent ruinée, progressivement vidée de ses habitants et appauvrie. Ses archives et son cartulaire ont été perdus. Ce qui est certain c’est que l’abbaye royale de Saint-Pierre-ès-liens fut l’un des plus grands établissements monastiques du Périgord. C’est le vicomte de Limoges, Gui, qui fit construire l’abbaye de Tourtoirac et la dota très largement. Elle fut placée par une charte de 1025 sous l'autorité de l'abbé Étienne doyen de l’abbaye d’Uzerche, qui y aurait établi la vie bénédictine.
Le début de la construction de Tourtoirac remonterait au 11ème siècle, aux environs de 1003, et elle s’est étalée jusqu’au 13ème siècle. A la fin du 13ème siècle, 34 moines vivaient dans l'abbaye. Détruite en 1345 lors de la guerre de cent ans, restaurée sous Louis XI, elle fut à nouveau ravagée lors des guerres de religion. Si en 1465 on compte encore 16 moines, il n'en reste plus un seul après le passage des Réformés et Saint Pierre de Tourtoirac n'eut plus d'abbaye que le nom.
Entrez dans un millénaire d'histoire

Vers 1635, il y eut un essai de reprise du monastère par la congrégation cistercienne réformée dite des Feuillants mais cet essai avorta et le couvent resta désert jusqu’à la révolution française. La révolution fut fatale à l’abbaye : le monastère fut incendié à 2 reprises, une grande partie de l’église fut détruite notamment l’abside et les fortifications furent presque entièrement rasées. Les dégâts furent amplifiés par une inondation qui eut lieu les 9 et 10 août 1790. En 1844, on signale que 2 chapelles sont écroulées (chapelle latérale gauche et celle de l'abside). Des travaux de soutènement des murs sont réalisés en 1848-1849. La demande de protection de l'église faite en 1894 échoue, obligeant la commune à engager seule les travaux nécessaires. Ces travaux entrepris entre 1896 et 1906 n'ont concerné que la nef, qui a dû être entièrement reconstruite après un effondrement. Le surcoût des travaux a conduit à abandonner le projet de reconstruction de l'abside (actuelle sacristie).
Outre l’église, ne demeurent de l’ancienne abbaye que le mur d’enceinte, la chapelle prieurale et l’ancienne salle capitulaire découverte en 1959 grâce aux fouilles entreprises par l’abbé De Chadois et située dans la cave du presbytère.
Au 17ème siècle, une nouvelle abbaye a été rebâtie à l’ouest de la précédente. Ce logis abbatial est aujourd’hui une propriété privée, séparée du domaine curial par un mur qui vient de s'écrouler en raison des fortes pluies de l'hiver..
